Poèmes à Catou

Poèmes écrits pour Catou Sculpteuse.

L’atelier et la galerie de l’artiste sont sis à Josselin.

Sandrine y est venue flâner, s’y est attardée, des œuvres lui ont parlé qui l’ont inspirée. Le livre d’art qui recueille poèmes de Sandrine et photos des œuvres de Caton prises par son compagnon Monsieur Dan, est disponible à l’Atelier de Catou, à Josselin.

http://catousculpteuse.over-blog.com/

Atelier Catou

Crédit photo : Monsieur Dan

EXTRAIT

La maison de Catou

D’abord tu frappes au carreau
Dehors il fait froid
Un froid de givre et de brume
Le canal fait foulard
Autour de sa maison

Déjà de derrière les vitres
Tu contemples et hésites
Sont-elles tangibles ces silhouettes
Qui te guettent et qui hantent
Le dedans de sa maison ?

Ombres de lune
De papier de fil et de fer
Hommes de terre
De bronze et de mystère
Qui habite sa maison ?

Et puis tu oses
Ton nez quitte le carreau
Tu tournes le bouton de porte
C’est le vent qui te porte
À l’intérieur de sa maison

Ou bien c’est autre chose
Quelques maléfices ?
Tours de magie ?
Ensorcellements ?
Tout danse en sa maison

Écoute !
Tout fait bruit de feuilles
De sous-bois d’herbes sèches
De silence d’essences
Et d’épices plein sa maison

Où est-elle
Celle qui met des ailes aux sentinelles
Celle qui habille les géants de papiers
Celle qui apprivoise les loups ?
Y a-t-il quelqu’un dans cette maison ?

Qui parle ici ?
Il y a tant de paroles
Qui font murmure
Tant d’histoires
Que chuchote sa maison

Alors tu t’approches
Tu te penches
Et tends l’oreille
Pour chacun
Des esprits de la maison

Attention ! Elle vient
Est-ce une autre sculpture
Que la magie anime soudain ?
Tu ne sais plus par où la regarder
Tant elle ressemble à sa maison

Il y avait la chaleur du poêle
Il y a ses yeux maintenant
Il y avait l’odeur des éclats de fleurs
Il y a son parfum et l’infusion qu’elle tient
Il y avait sa maison

Elle c’est un jardin
Mi-fée mi-femme
Épicure féminine
Dompteuse de matières d’hommes et de loups
Maîtresse de maison

Chevelure follette
Jambes en couleurs
Surprenantes lunettes
Gourmandise pour les mots du cœur
Elle t’accueille en sa maison

Alors elle te laisse vagabonder
Dire bonjour à tout le monde
Te présenter
Excusez-moi je ne fais que passer
Je suis entrée dans sa maison

On te répond
Plus ou moins clairement
On rit beaucoup quand tu fais l’étonnée
On te promet mille et deux amours
On te défie aussi dans sa maison

Tu n’oses plus bouger
Si un loup soudain te léchait
Si cette femme assise t’invitait au tango
Si ces petits hommes te criaient : viens jouer avec nous
Quel manège dans toute la maison !

Tu t’attardes un peu
Écoutes encore une histoire
Surprends quelques bonshommes
En d’impudiques postures
Tu leur dis : chut ! ici c’est une maison

Tu ne sais plus dire au revoir
Dehors c’est le brouillard
Dehors il n’y a plus de mystère
Les choses n’ont pas d’âme
Ce n’est pas sa maison

Mais tu repars
Tu fais un signe de la main
Mais que se passe-t-il soudain ?
Tu as changé je crois
En sortant de sa maison

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