PETER MUG, LE COMMENCEMENT, par Chloé Le Dantec et Sandrine Le Mével Hussenet, Éditions Maïa

Chloé Le Dantec est lycéenne quand elle écrit, durant le premier confinement, la matrice de l’histoire de Peter Mug. Elle présente son manuscrit à Sandrine Le Mével Hussenet, professeure de français et de théâtre de son lycée professionnel. Elle sait que cette prof-là est aussi autrice.
Alors commence une collaboration entre les deux femmes : elles repensent, réinventent, réécrivent ensemble la fabuleuse histoire de Peter Mug, un jeune adolescent mal-aimé, maltraité et rejeté, envoyé dans une école pour « soi-disant » délinquants. C’est là, au milieu des Andes argentines et sous une répression sévère, qu’il se forgera des amitiés si solides qu’elles l’aideront à affronter les pires épreuves. Et c’est avec ses amis qu’il découvrira le monde fascinant des enfants « doués » et une école insoupçonnée où l’on apprend à se transformer, à être « potier », à parler aux arbres et aux animaux… Alors, qui est Peter Mug ?
« Peter Mug, le commencement » est le premier tome d’une saga fantastique, écologique et futuriste.

Chloé Le Dantec
Sandrine LMH

Extrait :

[…] Les portes de l’embarquement se sont fermées derrière moi et j’ai suivi les autres passagers pour monter dans l’avion. On m’avait donné mon itinéraire, mes horaires et mes billets. C’est tout. Je devais prendre l’avion pour Buenos Aires, la capitale de l’Argentine, y faire escale et ensuite prendre une correspondance pour Salta, la grande ville du Nord du pays, puis prendre un train pour San Antonio de Los Cobres, où une voiture devait me récupérer pour rejoindre ma nouvelle école. Le voyage en avion devait durer presque vingt-trois heures. Je ne savais pas comment j’allais dormir ou manger. Je n’avais pas d’argent. C’était la première fois que je prenais l’avion. Je me sentais seul. J’étais assis près du hublot, je regardais le tarmac, un peu angoissé par le décollage prochain.

Une hôtesse de l’air m’a rassuré et m’a expliqué que je n’étais pas le seul jeune garçon dans l’avion, qu’il y avait deux autres garçons qui voyageaient aussi sans leurs parents. Elle s’est organisée pour qu’on puisse être assis ensemble. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance de Kadir et de Louis. Tout en parlant, nous avons découvert que nous allions tous les trois en Argentine pour entrer dans la même école. J’étais tellement soulagé de pouvoir faire tout le voyage en leur compagnie. Ils étaient très sympathiques, et franchement, ils ne ressemblaient pas à des délinquants, comme l’avait dit mon père.

En revanche, j’ai découvert qu’eux non plus n’ont pas une famille « facile ».

Ils ont le même âge que moi.

Kadir est d’origine Kabyle et vient de Marseille, c’est sa fierté. Il vit seul avec une mère apparemment compliquée. Il n’a pas expliqué pourquoi. Mais il nous a dit que le pire ce n’était pas ça. Le pire était que sa mère venait de rencontrer quelqu’un qui le rejetait. Il a un accent du Sud, il est très calme et son sourire est très doux. Il a le teint basané, les cheveux frisés, très noirs.

Louis a un sourire incroyable avec de belles dents super blanches qui contrastent avec la couleur sombre de sa peau. Il porte un petit bonnet de laine sur des petites dreads. Il est également très drôle et bouge beaucoup quand il parle. Il vient de la région parisienne. Ses grands-parents viennent de Guadeloupe. Son père est un homme violent qui terrorise toute sa famille. Il était bien content de pouvoir partir de chez lui. […]

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