THÉÂTRE / SLAM / MUSIQUE / DANSE : Le rêve de Tarissim (ou Si t’es citoyen) est la création des élèves de 6ème et 5ème, option Slam et Théâtre (promotion 2016-2017) du collège Max Jacob (Josselin -56), avec la participation des volontaires de 4ème et 3ème.
Création : juin 2017. Au Centre Culturel l’Écusson de Josselin.
Création collective, sous la direction de Sandrine LMH. Les 5èmes ont créé l’histoire de la pièce (scénario, personnages, improvisations, création musicale, jeu et mise en scène), les 6èmes ont écrit et dit les slams, les volontaires de 4ème et de 3ème ont écrit texte et musique (Anaëlle) et ont interprété le chant du spectacle, ils ont également créé et interprété la chorégraphie Hip-hop.
Le rêve de Tarissim est l’histoire d’un jeune immigré, tout juste arrivé du Mali, qui va croiser le chemin d’un groupe d’artistes de rue en but à une bande de « racailles » raciste et belliqueuse. Le rêve de Tarissim c’est d’ouvrir les yeux du monde sur les risques du réchauffement climatique dont son pays est victime. Ses nouveaux amis révoltés par le racisme et la pollution décident de réaliser son rêve en créant un spectacle vivant de slam, de musique et de danse qui sensibilisera les gens. Ils parviendront même à convaincre la petite bande de « racailles » malfaisante de se rallier à eux. Mais c’est sans compter avec la force terrible de nuisance de Bartimée, le fils de riche anti-écolo, capitaliste destructeur et exploiteur notoire de la planète… Parviendra-t-il à contrer le projet humaniste des artistes ou finira-t-il par comprendre où est l’essentiel ?
Crédit photo : Marie-Laure Bourven
TEXTE INTÉGRAL
Création 2016-2017
Le rêve de Tarissim
(ou Si t’es citoyens)
Atelier théâtre des 5èmes du collège Max Jacob
Sous la direction de Sandrine Le Mével Hussenet
Comédiens Rôles
Noan : artiste de rue, ami de Dylan et Camille
Dylan : artiste de rue, ami de Noan et Camille
Camille : grande sœur de Vivien, amie de Noan et Dylan
Vivien : guitariste, ami de Lorenza, Mathis et Alex
Lorenza : chef de bande, amie de Mathis, Alex et Vivien
Mathis : ami de Lorenza, Alex et Vivien
Alex : ami de Lorenza, Mathis et Vivien ; complice de Bartimée
Bartimée : fils de riche, anti écolo
Tarissim : immigré venu du Mali, écologiste et artiste de rue
Scène 1.
Noan, Dylan et Camille
Camille s’occupe de la musique. Les garçons s’entrainent à un spectacle de jonglerie et de hip up.
Scène 2.
Les mêmes, puis Lorenza, Mathis, Vivien et Alex
Lorenza. Wesh ! Les mecs ! C’est quoi ce délire ?
Mathis. Vous êtes sur notre terrain, là.
Lorenza. Vous bougez de là !
Camille. Le trottoir est à personne.
Noan. On vole pas l’air.
Dylan. L’air est à tout le monde.
Mathis. Faux ! Vous êtes en train de nous le bouffer l’air.
Lorenza. Dégagez, on vous dit. C’est chez nous ici.
Alex et Mathis repoussent Dylan et Noan qui finissent par sortir. Vivien a pris leur ballon. Camille récupère son appareil à musique.
Camille. (A Vivien en sortant) Il faudra qu’on parle Vivien !
Vivien. Mais oui ! C’est ça !
Lorenza, Mathis, Vivien et Alex jouent au ballon. Ils sortent. Vivien garde le ballon sous le bras. Noir.
Scène 3.
Vivien et Camille
Vivien est assis, il joue de la guitare. Le ballon est à ses pieds. Camille entre.
Camille. (En récupérant le ballon) A quoi tu joues, Vivien ?
Vivien. A la guitare.
Camille. Je te parle pas de ça. Je te demande à quoi tu joues avec tes potes ? C’est du n’importe quoi !
Vivien. Qu’est-ce que ça peut te faire ?
Camille. Mais tu vois pas que ça te mène nulle part ?! Ils font rien de leur journée, à part embêter le monde et gâcher la vie des autres.
Vivien. C’est mes potes. T’as rien à dire sur eux.
Camille. Écoute, petit frère. Quand je te vois avec ta guitare, je me dis que tu pourrais vraiment faire des choses de bien. Tu devrais vraiment changer d’amis. Ou au moins, t’en faire de nouveaux.
Vivien. A qui tu penses ? A Bartimée ?
Camille. Ne dis pas n’importe quoi ! Moins on le fréquente ce fils de riche, mieux on se porte.
Vivien. Laisse-moi avec mes amis alors, et vas retrouver les tiens. Chacun ses potes grande-sœur, chacun sa route, chacun son chemin…
Il reprend sa guitare et joue à nouveau. Camille sort avec le ballon. Noir.
Scène 4.
Bartimée et Alex
Alex. Tu voulais me voir ?
Bartimée. T’aime l’argent, Alex ?
Alex. Comme tout le monde.
Batimée. Oui, mais pas un peu plus que tout le monde ?
Alex. À voir.
Batimée. Le monde se divise en deux parties : les riches et les pauvres. Faut choisir ton camp, camarade.
Alex. Pourquoi tu me parles de ça ?
Batimée. Parce que mon père est riche.
Alex. Et alors ?
Batimée. Alors, si mon père est riche, je suis riche.
Alex. Et alors ?
Batimée. Alors, je peux te rendre riche.
Alex. C’est quoi ton deal ?
Bartimée. Je veux que tu me donnes un coup de main, pour que mon père soit encore plus riche.
Alex. Il est déjà riche, ton père.
Bartimée. Oui, mais encore plus riche.
Alex. À quoi ça sert ?
Bartimée. À être encore plus riche.
Alex. C’est idiot.
Bartimée. C’est capital !
Alex. Et qu’est-ce tu veux que je fasse ?
Bartimée. Que tu ailles sur le marché samedi et que tu agresses les écolos qui vendent tous ces produits bio qui nuisent à mon père.
Alex. C’est-à-dire ?
Bartimée. Ces ploucs sont en train de concurrencer les produits qui sortent des usines de mon père. Bientôt ils feront la loi chez nous et ça, c’est pas bon pour mon père.
Alex. Mais c’est meilleur pour la santé.
Bartimée. Justement. Mon père vend des médicaments aussi. Et si les gens sont malades, mon père vendra plus de médicaments et il sera encore plus riche. Si les gens s’amusent à manger bio, ils seront moins malades et mon père ne pourra pas être plus riche. Tu comprends ?
Alex. C’est idiot.
Bartimée. C’est capital !
Alex. La culture bio, c’est moins polluant.
Bartimée. Justement. Mon père produit des engrais, des pesticides, des insecticides. Si les ploucs ne s’en servent plus, mon père ne pourra pas être plus riche. Tu comprends ?
Alex. C’est idiot.
Bartimée. C’est capital !
Alex. Ça ne respecte pas la nature.
Bartimée. Justement. La nature ça sert à être plus riche. L’exploitation du sol, des minerais, du pétrole, du gaz de schiste, du charbon, des forêts amazoniennes… c’est ça l’avenir.
Alex. Mais le réchauffement de la planète à cause des gaz à effets de serre et de la destruction des forêts ?
Bartimée. Justement ! Plus ça se réchauffera, plus mon père sera riche. Il vend des climatisations, mon père. Et des bâtiments qui résistent aux tempêtes. Et des péniches qui résistent aux inondations. Et des OGM qui résistent à la sécheresse.
Alex. C’est des catastrophes !
Bartimée. Justement. Plus il aura de catastrophe, plus mon père sera encore plus riche. Il a des sociétés d’assurance mon père. Il va pouvoir augmenter les tarifs et il sera encore plus riche.
Alex. C’est fou.
Bartimée. C’est l’avenir.
Alex. De qui ?
Bartimée. Des riches. Je t’ai déjà expliqué que le monde se divise en deux parties : les riches et les pauvres. Alors, tu décides quoi ? Riche ou pauvre ?
Alex. J’ai bien l’impression que les pauvres vont en baver ! Je préfère être riche.
Bartimée. Top là, camarade. Une liasse de billet pour toi, si tu casses les étales des écolos sur le marché, samedi matin.
Alex. Top là ! Je m’en occupe.
Ils sortent chacun de leur côté.
Scène 5.
Noan et Dylan, puis Camille avec son frère Vivien
Noan et Dylan s’entrainent au hip up. Camille entre avec Vivien.
Camille. Les garçons, je vous amène un musicien.
Dylan. C’est ton frère ?
Vivien. Salut.
Noan. Salut.
Dylan. Bienvenu.
Vivien. Camille a insisté. Elle a dit que ça sera bien si je venait avec ma guitare.
Dylan. C’est chouette. Merci.
Vivien. J’peux essayer. Pour voir quoi.
Noan. Vas-y, on t’écoute.
Vivien commence à jouer. Noan et Dylan commencent à improviser une danse.
Scène 6.
Les mêmes et Tarissim
Tarissim entre. Regarde Vivien jouer et Noan et Dylan danser, et simplement s’intègre et commence à danser aussi, bien accueilli par les garçons. Camille applaudit.
Scène 7.
Les mêmes et Lorenza, Mathis et Alex
Lorenza entre avec Mathis et Alex.
Lorenza. (À Vivien) Wesh ! Mec ! Qu’est-ce que tu fais là ?
Mathis. À quoi tu joues, Vivien ?
Vivien. À la guitare.
Mathis. Avec ces nazes ?
Dylan. C’est vous les nazes.
Alex. Et c’est qui, celui-là (en désignant Tarissim) ?
Mathis. Eh ! Le renoi ! Qu’est-ce que tu fais là, toi ?
Lorenza. T’es pas chez toi.
Mathis. T’as rien à faire ici.
Camille. Il est très bien là. Qu’est-ce que ça peut vous faire ?
Alex. Il est noir.
Noan. Et alors ?
Dylan. C’est quoi le problème ?
Mathis. Il est pas d’ici.
Alex. Il est noir
Lorenza. On veut pas de mec comme ça chez nous.
Camille. C’est quoi chez vous ? Vous vous prenez pour qui ? Vous croyez que le trottoir est à vous. Que l’air est à vous. Que vous pouvez décidez de la couleur des gens ? Avant de juger, faut connaître.
Mathis. On s’en fout de connaître nous. On veut pas de lui, c’est tout.
Camille. Vous préférez rester idiots.
Lorenza. Wesh ! D’où tu nous parles comme ça ?
Camille. Quelqu’un qui veut pas connaître c’est un idiot. Tu savais pas ? C’est pour éviter de rester bête qu’on va à l’école et qu’on apprend, qu’on s’informe, qu’on se renseigne. Qu’on reste pas québlo dans sa bulle, sous sa casquette et entre ses écouteurs. Qu’on ouvre les yeux pour voir ce qui se passe autour de soi. La tolérance, tu connais ?
Vivien. T’es toujours à donner des leçons !
Camille. Quand ça me révolte, je réagis. Qu’est-ce que tu crois que tu es ? Vous vous croyez peut-être supérieur aux autres ? Quand tu joues du jazz ou du blues, petit frère, tu sais d’où ça vient au moins ? Si on s’était pas mélanger, on serait toujours à l’âge préhistorique. Chacun sa tribu d’analphabètes. Si on savait pas accueillir les gens qui sont différents de nous, tu sais comment on finirait ?
Mathis. Non. Vas-y, dis.
Camille. Comme des consanguins.
Dylan. Et tu sais où ça mène le racisme et la xénophobie ?
Noan. Hitler, tu connais ?
Dylan. Le Rwanda ?
Noan. Le massacre des Indiens d’Amérique ?
Dylan. L’esclavage des Africains ?
Noan. La guerre mondiale.
Dylan. La Bosnie. L’Arménie.
Noan. Et Daesh ? Tu connais ?
Lorenza. Wesh ! Les mecs. On se tire d’ici. J’en ai assez entendu.
Elle sort, suivie d’Alex et Mathis.
Mathis. (À Vivien) Vivien ! Tu viens. Reste pas trainer avec eux.
Vivien hésite. Finalement, il les suit. Ils sortent.
Scène 8.
Camille, Tarissim, Noan et Dylan
Noan. Des fois, il craint, ton frère.
Camille. Laisse-lui le temps. J’ai confiance. Tu verras, il reviendra. C’est tout sauf un idiot, en vrai.
Noan. Ok.
Dylan. On verra. Pour l’instant, accueillons plutôt notre nouvel ami.
Noan. Tu t’appelles comment ?
Tarissim. Tarissim.
Camille. Camille.
Noan. Noan. Et lui c’est Dylan (en montrant Dylan).
Tarissim. Enchanté.
Dylan. Tu viens d’où ? T’es nouveau dans le coin.
Tarissim. Je viens d’arriver. Avec mes parents et ma sœur. On vient du Mali.
Noan. C’est un peu la guerre là-bas.
Tarissim. Oui. À cause des extrémistes. Mais c’est pas seulement pour ça qu’on a quitté le pays.
Dylan. Pourquoi, alors ?
Tarissim. Le réchauffement climatique. Dans la région de Tombouctou, la sécheresse est devenue insupportable. Les paysans ne s’en sortent plus. Les gens d’ici ne peuvent pas imaginer les dégâts du réchauffement.
Noan. J’ai quand même remarqué que les mouches ne meurent plus en hiver.
Camille. Les maladies évoluent aussi.
Dylan. L’agriculture va devoir s’adapter ici aussi.
Tarissim. Mais ça ne sera pas la misère. Vous ne vous ferez pas la guerre de l’eau. J’ai vu la terre durcir, craqueler, se fendre, les bêtes toutes maigres mourir et se dessécher, cramées de soleil. J’ai vu mon grand-père pleurer et le sel de ses larmes blanchir ses joues. Entre les djihadistes et la sécheresse beaucoup d’entre nous ont perdu l’espoir de sauver la terre qui meure. Il faut vraiment faire quelque chose. J’ai un rêve.
Noan. Lequel ?
Tarissim. Dire aux gens. Leur faire comprendre. Réveiller les gens et leur dire qu’il faut agir pour de vrai. Arrêter de détruire la vie de cette planète. Un Américain consomme 10 fois plus d’énergie qu’un Malien. Les États-Unis émettent plus de 16 tonnes de dioxyde de carbone par an, contre même pas une tonne émise par l’Afrique toute entière. Et pourtant, c’est le nord de mon pays qui meure de soif. C’est pour ça, la COP 22, au Maroc. Il faut que les gens sachent.
Camille. Les gens savent. Tu as vu la sécheresse en Californie. Les incendies de forêt.
Dylan. Et les ouragans et les cyclones.
Noan. Beaucoup savent, mais ils s’en foutent.
Camille. Pas tous.
Dylan. Moi, je m’en fous pas.
Noan. Moi non plus.
Camille. Mais il faudrait que plus de gens comprennent. Si plus de gens étaient sensibilisés, on pourra faire bouger les choses. Moi, j’aime beaucoup ton rêve, Tarissim.
Dylan. Et si on faisait un spectacle qui parle d’écologie. De l’avenir.
Noan. De notre avenir.
Camille. Un spectacle de musique, de chansons, de danse.
Dylan. Un spectacle qui parle de la terre. De la planète.
Noan. On pourrait prendre notre ballon pour représenter la terre.
Dylan. La terre avec laquelle les hommes jouent comme avec un vulgaire ballon de foot.
Noan. Qui la foule au pied.
Dylan. La méprise.
Tarissim. Alors que c’est notre Mère.
Noan. Un spectacle qui parle de respect.
Camille. Et de tolérance.
Tarissim. Vous êtes de vrais amis. C’est formidable.
Noan. C’est toi qui es formidable.
Dylan. Je suis content que tu sois venu ici. Je suis désolé pour ton pays, pour ton grand-père, pour sa terre desséchée. Mais je suis content pour nous. Tu nous as donné beaucoup de courage.
Noan. C’est vrai ! J’ai vraiment envie de faire plein de trucs, maintenant !
Camille. Génial ! J’en parle à mon frère. Je suis sûre qu’il sera partant.
Juste avant de sortir, Dylan remet son ballon à Tarissim.
Dylan. Tiens. C’est pour en prendre soin.
Ils sortent.
Scène 9.
Vivien, puis Tarissim, Noan et Dylan (puis Camille)
Vivien rentre avec sa guitare. Tarissim, Noan et Dylan entrent à leur tour.
Vivien. Bonjour, les gars. Je vous attendais.
Dylan. Salut.
Vivien. Camille m’a parlé de votre projet. Il me plait
Tarissim. Je suis content.
Vivien. Je voulais aussi m’excuser, pour la dernière fois. Je suis désolée. C’était nul.
Tarissim. Pas de souci. Je comprends. C’est toujours compliqué les rencontres, l’inconnu, tout ça. C’est pas simple.
Vivien. T’es un mec bien, toi. Et ton rêve, il est vraiment bien. J’en ai parlé à mes potes. Ça les botte aussi. Ça donne envie. On sait où on va maintenant. C’est plus clair. J’ai imaginé une musique. Vous voulez l’entendre.
Noan. Vas-y. On t’écoute.
Camille entre discrètement et écoute son frère en souriant.
Scène 10.
Les mêmes, puis Lorenza et Mathis
Lorenza et Mathis entrent. Vivien arrête de jouer.
Lorenza. Wesh ! Les mecs ! On vient avec vous. Vous voulez bien ?
Mathis. C’est Vivien qui nous a expliqué.
Dylan. Bienvenus.
Noan. Plus on sera nombreux, plus le spectacle sera beau.
Dylan. C’est important.
Tarissim. Merci.
Lorenza. Pardon, mec.
Mathis. Ouais, excuse-nous pour nos paroles blessantes.
Tarissim. C’est pas grave. Je m’appelle Tarissim.
Lorenza. Wesh ! Tarissim. Moi c’est Lorenza.
Mathis. Moi c’est Mathis.
Lorenza. Mais on a un problème.
Mathis. On sait pas danser.
Lorenza. On sait pas chanter.
Mathis. Mais on veut participer.
Lorenza. Si vous voulez, on pourrait slamer.
Tarissim. Super !
Lorenza. On connait d’autres jeunes qui savent slamer aussi.
Dylan. Génial !
Scène 11.
Les mêmes, puis Alex
Alex entre.
Alex. Qu’est-ce qui se passe ici ? Pourquoi vous êtes avec eux, là ?
Lorenza. On va faire le spectacle avec eux.
Alex. C’est quoi cette histoire ? Vous êtes malades !
Mathis. Sors de ta bulle, Alex. Il est temps d’atterrir et d’agir.
Lorenza. C’est le moment de faire quelque chose de bien dans ta vie.
Mathis. Et d’abord excuse-toi auprès de notre ami Tarissim.
Alex. (En serrant la main de Tarissim) C’est notre ami, maintenant ?
Lorenza. Parfaitement. Et on va réaliser son rêve.
Alex. C’est quoi son rêve ?
Mathis. Un truc du genre : sauvons la planète.
Alex. C’est-à-dire ?
Lorenza. Du genre écolo, tu vois.
Alex. Heu…
Mathis. Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?
Lorenza. Ça te pose un problème ?
Mathis. C’est quoi, ton problème ?
Lorenza. Tu nous caches quelque chose ? Alex.
Mathis. Qu’est-ce que tu nous caches ? Tu nous caches quoi ?
Lorenza. C’est Bartimée, c’est ça ?
Mathis. Qu’est-ce tu fiches avec Bartimée ?
Alex. Rien. Rien. Je fais rien avec Bartimée.
Camille. Ce mec et son père c’est des dangers pour l’humanité.
Vivien. C’est une plaie pour la planète.
Lorenza. Écoute-moi bien, Alex ! C’est lui, ou c’est nous.
Mathis. Tu choisis.
Alex sort.
Camille. Venez les mecs, j’ai plein d’idées pour le spectacle.
Ils sortent.
Scène 12.
Bartimée, puis Alex, puis les autres
Bartimée attend, Alex entre.
Alex. Salut.
Bartimée. Alors ? C’est fait ?
Alex. Non.
Bartimée. T’as pas eu le courage.
Alex. C’est pas ça.
Bartimée. C’est quoi alors ?
Alex. Je veux pas de ton argent.
Bartimée. N’importe quoi. Tu veux pas être riche ?
Alex. Non.
Bartimée. Quoi, non ? Ca n’existe pas ça. Il y a rien de plus capital que de vouloir être riche.
Dylan. (Entrant) Tes billets ils salissent les mains. (Tous les autres entrent)
Alex. C’est là que t’es à côté de la plaque.
Bartimée. Je t’ai expliqué que le monde se divise en deux : les riches et les pauvres.
Vivien. Non, Bartimée. Tu te trompes. Le monde se divise bien en deux, mais pas comme tu crois. En fait, c’est d’un côté les sans cœur et de l’autre les êtres humains.
Lorenza. Toi, t’es un sans cœur. Un mec tout seul.
Noan. Qui va mourir avec son argent et qu’aura rien vécu.
Alex. Qu’aura jamais eu d’ami.
Lorenza. Pas un ami pour venir pleurer sur ta tombe en or massif.
Bartimée. Un ami ça s’achète.
Noan. Jamais pour très longtemps. Il est temps de te réveiller, Bartimée. D’ouvrir tes yeux et ton cœur. Ton père, c’est un destructeur. Il n’a aucune valeur.
Bartimée. Il est riche.
Mathis. De quoi ? De quoi, il est riche ton père ? De rien d’autre que de son argent. Quand la planète serra complètement détruite et qu’il n’y aura plus aucune vie sur la terre, à quoi ça va lui servir tout son argent ? Tu peux me le dire ? Il boira quoi, ton père ? Il mangera quoi ? Il respira quoi ?
Bartimée. Je sais pas.
Alex. Bon ben réfléchis. Moi je vais rejoindre mes vrais amis. Des amis qui ne s’achètent pas.
Bartimée. Je peux t’en donner plus, si tu veux, de l’argent.
Vivien. Les amis ça n’a pas de prix. Réfléchis, pauvre fils de riche. Réfléchis bien.
Tarissim. Et si tu veux tu peux nous rejoindre et venir faire le spectacle avec nous. Au lieu de faire le mal avec l’argent de ton père, tu devrais commencer à réfléchir à un moyen de faire le bien. Salut.
Il sort.
Noir.
Scène 13.
Tous, puis Bartimée
Le spectacle se déroule. Jonglage, danse, musique, slam (des petits et des grands).
Bartimée entre.
Il se présente devant le public et dit son slam « écolo ».
Applaudissements.
TEXTE DE SLAM (6èmes 2017)
Adam : J’écris au monde
Tous : J’écris pour le monde
Benjamin : J’écris sans crayon mais avec ma raison / J’écris en couleur avec tout mon cœur
Nolan : Je crie sur mes douleurs et celles du monde
Amandine : J’écris pour changer le monde
Sandra : J’écris sur les murs les noms de ceux que j’aime / Parce que l’amour est reine / J’écris ma haine quand j’ai beaucoup de peine
Adam : J’écris pour ceux qui n’ont pas de maman et de papa
Hélori : Je pleure quand la vie ne sourit pas / Mais je ris souvent car j’aime ça
Océane : Je dis qu’un jour, tout le monde s’aimera
Adam : J’écris pour ceux qui n’ont pas de maison
Hélori : J’écris avec émotion
Amandine : Je suis pour les manifestants qui manifestent contre la pollution / J’écris pour les victimes de la pollution / Pour les victimes de la sécheresse et celles des inondations
O,M,Am,N,Ad :Je cris pour vous dire : Arrêter la pollution
Ad, S, M, Am : Je crie pour dire : Attention !
J, H, B, Ad : Je crie pour dire : Réagissons !
Adam : J’écris pour ceux qui sont victimes de racisme
Tous : Je suis contre le racisme
Nolan : Je pleure devant le racisme
J, Am, M, S : Je crie contre le racisme, la peur et l’égoïsme
Océane : J’écris contre l’incivilité
Nolan : Je suis contre le racket
Garçons : J’écris pour la paix
Filles : Je suis pour la liberté
Adam : Je crie que nous sommes tous différents et que nous pouvons tous être aimer
Jordan : Je suis né Français et je voudrais en être fière alors je veux défendre
Am et O : l’égalité,
J et B : la liberté
N et M : et la fraternité
Sandra : je suis pour l’amour, la joie et le cœur
Amandine : J’écris avec une plume
Nolan : aussi avec le cœur
Jade : Je suis contre le malheur
Océane : Je suis contre les harceleurs
Nolan : J’écris contre les abominables les exécrables les détestables pollueurs
Benjamin : J’écris contre la pollution du pétrole / Pour qu’on enseigne l’écologie à l’école
Adam : J’écris pour les personnes qui dorment dans la rue
Amandine : J’écris pour celles qui sont battues
Nolan : Je suis contre les silences / J’écris pour les victimes de violence
N,J,S,Am,M : Je crie pour dénoncer la pauvreté
Adam : J’écris pour ceux qui n’ont pas la chance d’étudier
Benjamin : J’écris pour ceux qui écrivent / Et qui se battent pour que la liberté vive
Bleuen : J’écris pour les pauvres et les sans-mots
Maryame : J’écris contre la maltraitance des animaux
Lilly : J’écris pour que les animaux soient nos égaux
Jade : J’écris sur les murs
Tous : Je cris au-dessus
Maryame : Je crie parce que nous polluons la nature
Tous : Je crie parce que c’est trop dur
Amandine : Je dénonce la pollution de l’air,
Jordan : la pollution de l’eau et des mers
Océane : Je pleure pour notre mère, la terre,
Jade : Je crie aux morts contre le monde qui s’endort
Jade et Am : Je crie contre la mort
Océane : J’écris pour ceux qui dorment dehors / Je pleure sur la mauvaise santé des gens qui ne peuvent pas être soignés à cause des guerres et de la pauvreté / Je pleure sur les malades, les blessés et les torturés
Hélori : J’écris avec mes mains
Océane : J’écris pour les pauvres
O et N : Et les orphelins
Jade : Je pleure car il y a des pauvres, des gens qui n’ont rien / Je crie pour que le monde aille bien / Je crie car je veux le bonheur des autres avant le mien
Sandra : J’écris pour dire que j’existe
Nolan : J’écris et je résiste
Jade : Je suis contre l’injustice
Amandine : J’écris pour les victimes des catastrophes climatiques
Jordan : Je crie contre ces immondes racistes / Je crie contre ces « putains » de terroristes
Bleuen : Je pleure sur le monde qu’ils abîment
Jade : Je pleure sur les morts qu’ils assassinent
Amandine : Je crie pour les victimes
Jade : J’écris pour les gens qui se font tuer chaque jour
Hélori : Je crie que l’on peut tous trouver l’amour
Tous : Tous trouver l’amour
Hélori : J’écris, je réfléchis et j’apprends
Bleuen : Je suis pour que les gens disent leurs sentiments
Jade : Je suis contre le malheur des enfants et des innocents
Jade et S : Je suis pour l’amour des enfants
Nolan : Je pleure au Bataclan
Sandra : J’écris pour Paris et en même temps je prie
Amandine : J’écris pour les victimes de la tuerie de l’Hebdo Charlie
Hélori : Celles de Paris,
Amandine : de Nice
Adam : et de tous les pays
Hélori : Je crie sur la Tour Eiffel que la ville sera toujours belle
Am et S : J’écris la liberté sur un arc en ciel
Hélori : Je ris car c’est la langue universelle / Je ris quand j’en ai envie, même si je suis fâché, car la vie est belle
Tous : Car la vie est belle
Hélori : Je ris car c’est le seul remède à la guerre
Jade : J’écris pour dire que j’aime ma famille, mes amis et tous les humains sur cette terre
Maryame : J’écris pour l’avenir de la terre
Lilly : J’écris pour ceux qui sont en l’air
Jade : Je cris pour l’humanité toute entière
Maryame : J’écris pour l’amour de nos mères
Océane : J’écris pour vivre / J’écris pour ceux qui n’ont pas la chance de vivre libres
Jade : J’écris pour que les enfants heureux partagent leur joie de vivre
Hélori : Je suis pour le partage des richesses de ce monde
Tous : Je suis pour l’amour du monde
Jade : J’écris pour dire que demain sera un jour meilleur
Tous : Un jour meilleur
Jade : J’écris pour que l’amour se lève un beau jour sur le monde endormi
Hélori : Je suis pour les droits de l’Homme
Tous : et pas qu’à demi
Océane : Je suis pour les droits de la Terre
H, Ad, S : et ceux de la Vie
Jade : J’écris pour que l’amour se lève un beau jour sur le monde endormi
Hélori : Je suis pour les droits de l’Homme
H, Ad, S : et pas qu’à demi
Océane : Je suis pour les droits de la Terre
Tous : et ceux de la Vie