Contes d’Automne : dédicaces et lectures par les Compères, sur le festival de Josselin (29 mai-1er juin 2019)

Contes d’Automne

Écrits par les élèves de 1ère Bac Pro Systèmes Numériques du lycée Ampère de Josselin (56). Contes réalisés durant deux automnes, en 2017 et 2018, sous la direction de Sandrine Le Mével Hussenet. Illustrés sous la direction de Mathilde Marlot. Contés par les Compères.

Illustrations des auteurs eux-mêmes.

Recueil édité chez Christophe Chomant Éditeur, mars 2018.

Un jeune homme magicien de papier, un dragon rouge qui avait oublié l’amour, une sorcière qui se venge d’être sans enfant, un petit qu’on a rejeté, un homme qui se croyait laid, un garçon qui découvre son âme, un prince pâtissier, un ogre, un chien plus sage qu’un roi, un chat-sorcier, mais aussi des survivants à l’apocalypse, des extra-terrestres comme adjuvants, une robe blanche contre la guerre, l’écologie nécessaire à la survie et des enfants qui grandissent… Autant de mondes et d’imaginaires que « d’écrivants » dans une classe de garçons de seize à dix-huit ans, inspirés de contes traditionnels et d’univers contemporains. Et toujours la question de l’existence, du libre-arbitre et de la résilience… Joie du conte !

Préface

Les jeunes « écrivants », auteurs de ces contes, sont des élèves de première Bac professionnel industriel, spécialisé dans le numérique. Ils se destinent au métier de réparateurs de machines à laver ou d’installateur d’alarme sécurité.

Ils sont tous des garçons entre seize et dix-huit ans, et ils sont bien plus que des jeunes en formation professionnelle. Encore pris dans l’adolescence, ses révoltes sombres ou lumineuses, ses élans et ses empêchements, encore pour certains empêtrés dans une scolarité où l’estime de soi est difficile, bien davantage attirés par les jeux vidéo et les séries sur petits écrans personnel que par les livres
papiers, parfois bousculés par les déboires de la vie, déçus ou blessés par le
monde des adultes, ils ont cependant gardé de l’enfance la capacité de s’émerveiller et de recréer, dans l’imaginaire, le monde abîmé de la réalité. Ils savent encore le chemin de la résilience. C’est bien là, le principe du conte.

D’abord, on leur a raconté des contes traditionnels d’Europe et du monde, émancipés de la vision de Disney, mais enracinés dans nos civilisations reliées entre elles et aux mythes universaux et dans notre inconscient collectif. Ils ont lu et écouté. Ils ont retrouvé des histoires de l’enfance, ont redécouvert des livres illustrés. Ont partagé. Ont entendu parler de l’inconscient, de l’interprétation des contes et de leurs symboles, des découvertes freudiennes et des archétypes jungiens. Et puis, ils se sont mis en écriture.

La consigne, simple : écrire un conte en respectant sa structure et son merveilleux, et en utilisant au moins un élément de trois contes traditionnels différents. Sous cette contrainte, la source de l’inspiration est plus aisée à trouver. C’est le point de départ, d’où se déroulera le fil de l’imaginaire. Mais il arrive parfois que la professeure vienne retirer la pierre qui bloque la source et faire goûter un peu de l’eau. « Je ne sais pas quoi mettre ! » « Dis-moi de quels contes tu te souviens le plus. Quels sont les personnages, les lieux, les événements qui t’ont le plus marqué ? » « Il y a l’ogre, le petit poucet, le haricot magique,
la forêt, la princesse qui veut être libre, le garçon méprisé par son père qui
va chercher l’amour, le chemin perdu, le château, le dragon… » « Voilà, tu
tiens ton histoire mon garçon. Quel personnage va chercher quoi ? Contre qui
doit-il se battre ? Qui l’aide ? » Et c’est parti ! « Il était une fois… » Clé
magique. Pour d’autres, c’était parti depuis le début. Et quand la professeure
se penche sur la feuille, elle la voit déjà remplie des mots de la source
intarissable. Ô joie d’être professeur ! Sans le savoir, les jeunes écrivants
parlent d’eux-mêmes à eux-mêmes, ils ont mis leur héros, bon ou méchant, dans
la situation qui va les conduire à retrouver le chemin des réparations. Le
principe du conte est de visiter les parts les plus sombres de l’humanité pour,
à la fin, trouver la lumière. Ô la belle aubaine, pour qui enseigne et apprend
à grandir à des ados-adulescents en mal de soi et du monde, et déjà si riches
de soi et du monde !

Voici donc, le recueil de ces créations. À lire pour soi ou aux autres. Inspirées des contes traditionnels, elles restent universelles et parlent à tous. Vous y découvriez également la particularité de chacun, la culture et les préoccupations contemporaines de notre jeunesse.

Une exposition des illustrations de ces contes réalisées par chacun des auteurs, en atelier de dessin, avec une assistante d’éducation, Mathilde Marlot, par ailleurs illustratrice, accompagnera les lectures et les dédicaces de ce recueil de
contes.

Merci à mes très chers élèves pour leur savoir et leur générosité. Ils sont les arbres qui s’épanouiront et feront la forêt belle. Je veux ici leur dire combien je suis fière d’eux.

Sandrine
Hussenet Le Mével

Extrait :

Origami

Il était une fois

un jeune garçon orphelin.

Le royaume où il habitait vivait pauvrement,

Mais, lui, vivait dans la misère.

Personne ne faisait attention à lui.

Cependant, le jeune garçon avait une passion : l’origami.

À chaque fois qu’il créait un origami,

son pliage de papier prenait vie pendant quelque temps.

Un jour, le royaume fut en très grand danger.

Il était attaqué par une armée de golems de pierre.

L’armée du royaume se battait bravement mais ne leur causait aucune perte.

Les fortifications du royaume commençaient à subir de sérieux dommages.

Le jeune garçon eut une idée

– Mon roi, j’ai une idée pour battre l’ennemi.

– Je vous écoute, garçon.

– Je pourrais les attirer dans la rivière avec mes origamis.

– Si tu y parviens, je ferais de toi le mari de ma fille.

Enthousiaste,

le jeune garçon alla en hauteur, près du rempart.

Il créa un groupe de papillons de papier.

Les papillons dansaient avec une telle grâce

que les golems ne pouvaient s’empêcher de les suivre,

jusqu’à leur mort certaine dans la rivière.

Le jeune garçon retourna prévenir le roi de sa réussite.

Sur le chemin du retour tous les villageois l’acclamaient.

À son retour au château, le roi fut étonné de sa victoire,

mais fit quand même de lui le mari de sa fille.

Le roi organisa un magnifique mariage pour le jeune garçon et sa fille.

Nathan

Trois des auteurs-illustrateurs : Nathan, Brendan et Maël

Et trois autres : Gaëtan, Franck et Thibaud

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Une réponse à Contes d’Automne : dédicaces et lectures par les Compères, sur le festival de Josselin (29 mai-1er juin 2019)

  1. Le roux Françoise dit :

    C est génial, encore

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