Terre d’Espérance, texte mis en espace par La Forge Campin, après le succès de la Première du 23 septembre 2017 au Théâtre de la Rochette de Josselin et la présentation du 28 octobre 2017 à Sérent, la troupe se prépare pour une prochaine présentation à Mordelles (35).
Avec Catherine Nayl, Anne-Cécile Voisin, Béatrice Lachaud, Corentin Fauchoux, Gaëtan Émeraud et Florent Bidaud.
Sous la direction de Sandrine LMH et d’Alain Rault.
Avec la collaboration de Bernard Gapihan (dramaturge) et de Jean-Luc Émeraud (psychologue).
Une mise en scène volontairement sobre : comédiens livres en main et six chaises sur le plateau. Tout est au service de la force, de la poésie du texte et de la profondeur des personnages.
Un thème rare : l’infertilité féminine. Un contexte particulier pour l’écriture : des voyages en Palestine, des rencontres et un travail avec des artistes et des chercheurs franco-italo-palestiniens.
Cette création est l’aboutissement du propre désir de l’auteure, l’expression de sa propre fidélité au texte et de sa propre liberté d’avec lui. Elle est aussi la réunion de personnes d’une immense qualité humaine et artistique.
Texte écrit pour six personnages. Français, italiens, palestiniens. Athées, catholiques, musulmans. Face au désir d’enfant et à l’infertilité. Trois hommes, trois femmes, trois couples, trois quêtes d’enfant, trois quêtes de sens. Trois sillons sur la terre.
Sur la terre métaphore de nos corps, sur la terre fertile ou infertile comme le ventre d’une femme, sur la terre détruite ou en reconstruction, sur la terre qui porte nos espoirs et les arbres dont nous sommes les branches, trois traces de sang des naissances impossibles, des petites morts, des espoirs et des obstinations. Terre d’horizons refermés, d’horizons rouverts.
Terre infertile pleine d’espérance.
Extrait :
« Femme3. Tous les mois je saigne. Je saigne tous les mois. Quand le sang s’arrête, je recommence à espérer. J’espère. Et je sens mon corps qui se prépare à nouveau. Il devient chaud. Je le sens. C’est comme un printemps. Je sens la sève. Je suis un arbre qui se couvre de feuilles. Je sens mes racines entrer en terre. Je sens la terre meuble sous mes pieds. Je sens la sève qui remonte. Je sens les feuilles, les fleurs, tout ce qui me repousse sur le corps, dans toute ma ramure. Je sens la force qui me revient. Je sens même le désir qui me reprend. Je ne parle pas de mon désir de femme. On ne parle pas de désir de femme. Je parle de mon désir de mère. Et quand mon homme s’approche de moi, je suis toute frémissante. Impatiente. Je l’appelle. J’espère. Je n’ai pas peur. J’espère seulement. Je suis une terre. Une terre d’espérance […]. »