Une pièce commandée par la troupe « Coup de Talon », écrite pour trois comédiennes (Cécile Desclos, Marie-Laure Paugam et Nathalie Rault), trois personnalités hautes en couleurs qui voulaient jouer ensemble. Une écriture au bord du plateau : conversations, lecture et relecture, prise de notes et écriture, puis réécriture par la metteuse en scène… Cette pièce qui fait parler des femmes est une aventure féminine…
Un lien vers une page de Virtuelinspiration : https://virtualinspiration.eu/terminal-2e-de-sandrine-le-mevel-hussenet
« Terminal 2E », mise en scène par Suzanne Schmidt, avec Catherine Chiche, Cécile Desclos et Marie-Laure Paugam, a été jouée en avant-première, le 8 mars 2020, Journée des droits de la femme, quelques jours avant la fermeture des théâtres… « Coup de Talon » se produit maintenant depuis mai 2021, à Josselin le 14 mai, à Vannes le 29 mai, à Kerhervy le 19 juin, à Ploeren le 25 septembre et va poursuivre sa tournée…
Résumé
Trois femmes en partance pour Cotonou se lient d’amitié dans le Terminal 2E d’un aéroport parisien en grève. Nœud des flux internationaux, l’aéroport figé est maintenant le carrefour de trois trajectoires féminines qui n’étaient pas faites pour se rencontrer, sauf… Sauf le même amour pour l’Afrique ; sauf les combats pour devenir soi, pour devenir femme ; sauf la maternité, celle du corps et celle de l’adoption ; sauf la ménopause et enfin la liberté d’être ; sauf l’enfance à raconter pour la résilience. Et l’amitié, le rire, la complicité, aussi avec le public, la joie et l’émotion… Et la fierté d’être femme ! Dans le public également.
Un extrait
Scène 1.
Les trois femmes attendent. Femme1 et Femme2 sont assises. Femme3 est debout. Femme1 regarde autour d’elle, sereine et souriante. Femme3, semble indifférente à ce qui l’entoure, tranquille.
Femme2 farfouille dans son sac, de plus en plus activement. Elle se fait de plus en plus remarquer. Les deux autres la regardent. Femme2 s’arrête. Regarde autour d’elle.
Femme2. (S’adressant à Femme1) C’est bien le terminal 2E ici ?
Femme1. Oui.
Femme2 poursuit ses recherches, déballe une partie de ses affaires. Elle s’arrête.
Femme2. (S’adressant à Femme1) Excusez-moi ?
Femme1. Oui ?
Femme2. C’est bien d’ici que partent les avions pour Cotonou ?
Femme1. Pour Cotonou, oui.
Femme2 poursuit son jeu.
Femme1. Vous avez oublié quelque chose ?
Femme2. Je ne crois pas… Je vérifie. Un temps. (S’adressant à Femme3) Vous aussi vous partez pour Cotonou ?
Femme3. (Sortie de sa torpeur) Pardon ?
Femme2. Je demandais si vous attendiez aussi l’avion pour Cotonou.
Femme3. Oui.
Femme2. (S’adressant à Femme1) Vous voyagez seule ?
Femme1. Oui.
Femme2. Seule pour Cotonou ?
Femme1. Oui. Et vous ?
Femme2. Moi aussi.
Femme3. De même.
Femme2. C’est assez extraordinaire, n’est-ce pas ?
Femme3. Quoi ?
Femme2. Trois femmes seules qui partent pour Cotonou.
Femme1. Trois femmes blanches seules, vous voulez dire ?
Femme2. C’est. Oui. Ce que je voulais dire.
Femme3. Sans homme, sans enfants. Et blanches.
Femme2. Sur le même vol. C’est. Oui. Extraordinaire, je dirais.
Femme1. Blanches et plus très jeunes.
Femme2. Je ne dirais pas ça. Non.
Femme3. Pas fraîches, mais mûres.
Femme1. Vaut mieux mûres que vertes. C’est meilleur.
Femme3. Certes.
Femme1. Pas blettes non plus.
Femme3. Ni gâtées ni ramollies.
Femme1. Ainsi soit-il ? (Un temps.) J’ai faim. […]